Il existe des artistes qui embrassent le monde pour en distiller l’expression universelle des émotions qui le traversent. Cette sensibilité rare, Siân Pottok – prononcez « Shan » – la partage avec des créatrices hybrides à fleur de peau comme Björk, Joni Mitchell, Billie Eilish, Yaël Naïm ou Jenny Wilson. Autant de têtes chercheuses résolument tournées vers la réinvention permanente de leur musique. Siân Pottok poursuit ainsi sa quête avec son nouvel album Deep Waters (Eaux profondes), conçu avec la complicité du batteur Édouard Coquard. L’artiste née en Floride y ouvre ses compositions métissées – à l’image de ses racines indiennes, congolaises, belges et slovaques – sur les sonorités du kamélé ngoni, mi-harpe, mi-luth, de la région mandingue d’Afrique de l’Ouest, qu’elle sort de son univers en y mêlant des arrangements de cuivres, des nappes électro et l’acoustique des percussions. Accompagnée de trois musiciens sur scène – batterie, trompette-machine et claviers –, Siân Pottok nous plonge dans des mélodies qui s’écoulent entre classique, world, pop, folk et électro. Et à la manière d’une funambule, elle balade sa voix sur les cordes tendues de son instrument pour un voyage captivant où la plus grande douceur éthérée peut se muer en une tempête rythmique. Un monde d’émotions, disait-on.

Tarif: C

Autrice, compositrice, musicienne, interprète, photographe, Siân Pottok nous donne à voir et à entendre le palpitement d’un monde interconnecté : un “aujourd’hui et maintenant”, entre l’intensité terrienne et l’aspiration de chacun à une nouvelle vibration. Cette vibration qui a pris la forme d’un coup de foudre pour le Kamele Ngoni (harpe africaine traditionnelle d’Afrique de l’Ouest) dont elle joue depuis plusieurs années et qu’elle habille de nappes de cuivres et de sons électroniques. Comme une dentellière musicale, elle tisse la musique des émotions complexes qui transpercent notre époque. Si elle devait être classée, Siân (prononcez “SHAN”) serait aux côtés d’artistes chercheuses, créatrices hybrides à fleur de peau. Une peau qu’elles changent au gré de leur réinvention permanente : Björk, Joni Mitchell, Martina Topley Bird, Yaël Naïm ou Jenny Wilson.

Chant, guitare et kamélé ngoni : Siân Pottok

Trompette, machine : Lucas Degeuser

Batterie : Théo Glass

Claviers : Fred Dupont


© Emilie Mori