Comme pour Le Monde à l’envers, sa précédente pièce jeune public présentée à MA en 2021, Kaori Ito s’est entourée d’un comité d’experts en culottes courtes pour écrire Waré Mono, une création poétique et politique qui raconte comment les failles construisent l’humanité. Comment réparer l’enfance ? Pour répondre à cette interrogation, elle s’inspire du Kintsugi, l’art japonais qui consiste à raccommoder des objets cassés, non pas en dissimulant les fissures, mais en les sublimant avec de l’or. Sur le plateau, les artistes campent deux personnages malicieux, qui tantôt s’imitent et s’entraînent l’un l’autre, tantôt fusionnent jusqu’à former une seule et même créature, tantôt se défient et s’affrontent. Par le mouvement, ces êtres se transforment en animaux ou en monstres, jumeaux ou ennemis. Leurs relations évoluent entre férocité et tendresse. À leurs côtés, une marionnette à taille humaine incarne l’âge innocent, avec sa vulnérabilité, ses doutes et ses accidents. Les danseurs s’en saisissent, la manipulent ; ils en accentuent les cicatrices puis les décorent et les soignent pour les rendre précieuses. Celles-ci deviennent alors une manière de faire apparaître l’existence, refaire le monde et se sauver soi-même.


[ Quarante-cinq minutes avant le début du spectacle, un groupe de dix à quinze enfants participe à l’expérience du spectateur : un atelier autour de la réparation et du soin avec dessins, où le corps et la parole sont sollicités. ]

Tarif: D

Née au Japon dans une famille d’artistes, Kaori Ito se forme très jeune à la danse classique puis à la modern dance à New York avant de devenir interprète pour les plus grands chorégraphes européens, Philippe Decouflé, Angelin Preljocaj, Alain Platel, Sidi Larbi Cherkaoui, James Thierrée, etc. Imprégnée de culture japonaise et formée à la danse occidentale, Kaori Ito a développé un vocabulaire hybride et singulier qui lui ressemble. A la croisée des cultures et des langues, elle s’intéresse aux non-dits et à l’invisible. Proche de la danse théâtre, elle part de son vécu et de celui des interprètes pour faire surgir une nécessité intime d’être sur scène. Se fiant à l’intelligence corporelle, elle recherche l’immédiateté et l’instinct comme moteur du passage à l’acte. A partir de thématiques essentielles comme les tabous, la fin du monde, la mort, l’amour, la solitude, elle fait émerger des textes bruts et spontanés. De ces mots crus et vifs jaillit le mouvement nécessaire, fulgurant et sauvage qu’elle recherche. Elle travaille un corps qui fait le vide pour accueillir l’émotion du spectateur. Elle accède ainsi à un vocabulaire textuel et chorégraphique qui part de l’intérieur et qui nous interroge sur notre animalité et notre humanité.

Direction artistique et chorégraphie : Kaori Ito

Interprétation : Noémie Ettlin, Issue Park

Marionnette : Paulo Duarte

Composition : La Chica et François Caffenne

Collaboration artistique : Issue Park, Louis Gillard et Gabriel Wong

Aide à la dramaturgie : Taïcyr Fadel

Lumière : Arno Veyrat

Design sonore : Adrien Maury

Aide pour les costumes : Aurore Thibout

Régie lumière : Arno Veyrat Ou Gwennaelle Krier

Régie son : Adrien Maury

Diffusion et développement : Pauline Rade

Production : Hugo Prévot et Salomé Herrmann

Remerciements : Améla Alihodzic, Camille Trouvé et Brice Berthoud, Renaud Herbin, Coralie Guibert, Laura Terrieux et Anne Vion / Kaori Ito et le TJP souhaitent également remercier les enfants du comité d’experts : Institution Saint-Joseph de Strasbourg, accompagnés par Aline Segura : Cheyma, Dila, Lilou, Léa, Julien et Jade. Foyer de la jeunesse Charles Frey de Strasbourg, accompagnés par Stéfanie Alves : Serena, Jordan, Aicha, Camillia, Ethan, Imrane, Marco, Layana, Dayana, Jordan, Malek

Production : TJP, centre dramatique national de Strasbourg – Grand Est 

Coproductions : centre dramatique national de Normandie-Rouen – Les Anges au Plafond, maison de la culture d’Amiens, La Philarmonie de Paris, La scène nationale d’Albi-Tarn

Kaori Ito est directrice du TJP CDN de Strasbourg – Grand Est, artiste associée au centre dramatique national de Normandie-Rouen, au Centquatre à Paris et en compagnonnage artistique avec KLAP Maison pour la danse à Marseille


© Anaïs Baseilhac / Grégory Batardon