Une corrida métaphysique, un jeu de masques flamboyant et vertigineux. La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont jouent à revivre leur relation passionnelle et les intrigues érotiques qui ont conduit au sacrifice de Cécile Volanges et de la Présidente de Tourvel. Pour incarner ce joyau du répertoire contemporain, Jacques Vincey fait appel à deux « bêtes de scène », Hélène Alexandridis et Stanislas Nordey, qui s’emparent avec fougue de ce carrousel de quatre personnages pour deux interprètes. Un duo qui devient quatuor pour ressusciter les passions défuntes et souffler sur les braises des désirs en décomposition. Du grand art !

Tarif: B

En tant que comédien, Jacques Vincey a travaillé notamment avec Patrice Chéreau, Bernard Sobel, Robert Cantarella, Luc Bondy, André Engel et Laurent Pelly. Au cinéma et à la télévision, il a tourné avec Arthur Joffe, Peter Kassowitz, Alain Tasma, Luc Beraud, Nicole Garcia, Christine Citti, Alain Chabat, François Dupeyron. Également metteur en scène, Jacques Vincey fonde la Compagnie Sirènes en 1995 avec laquelle il monte notamment Le Belvédère de Horvath (2004), Mademoiselle Julie de Strindberg (2006), Madame de Sade de Mishima (Molière 2009 du créateur de costumes), La Nuit des Rois de Shakespeare (2009), Jours souterrains de Lygre (2011), Les Bonnes de Genet (2011), La vie est un rêve de Calderon (2012). À la Comédie-Française il met en scène Le Banquet de Platon (2010) et Amphitryon de Molière (2012). À l’opéra, il met en scène Le Songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream) de Benjamin Britten en avril 2018 au Grand Théâtre de Tours. En février 2019, il crée une version itinérante de L’Île des esclaves de Marivaux, et en présente en septembre une seconde version, augmentée d’un épilogue et d’un prologue, au Théâtre Olympia et en tournée nationale. En septembre 2020, il crée Les Serpents de Marie NDiaye. Puis en 2021, Grammaire des mammifères de William Pellier, avec les jeunes comédiens de l’ensemble artistique du CDN de Tours - Théâtre Olympia

Dramaturge, poète et metteur en scène, Heiner Müller (1929-1995) vit et écrit l’essentiel de son œuvre en Allemagne de l’Est. C’est cependant hors des frontières de la RDA que ses pièces seront le plus montées. Son premier texte, La Croix de fer, est publié en 1956, année de la mort de Bertolt Brecht. « J’ai commencé, disait-il, là où Brecht s’est arrêté ». Ses premières pièces (L’homme qui casse les salaires, 1956, La Déplacée, 1961, La construction, 1964), souhaitant donner une représentation réaliste de la RDA, sont censurées par le régime. Le succès grandissant de ses textes à l’ouest (notamment en France, dans les mises en scène de Bernard Sobel puis de Matthias Langhoff et de Bob Wilson) incitent les autorités est-allemandes à le réhabiliter. Heiner Müller entame dès les années 60 un dialogue avec les mythes et les figures tutélaires de la littérature européenne dans de nombreuses réécritures : Oedipe Tyran (1966), Héraklès 5 (1964), Prométhée (1968), Hamlet-machine (1977), Quartett (1980). En 1994, à la suite de Peter Brook et de Giorgio Strehler, il est lauréat du Prix Europe pour le Théâtre.

Texte : Heiner Müller 

Traduction française : Jean Jourdheuil et Béatrice Perregaux 

Mise en scène : Jacques Vincey

Collaboration artistique : Blanche Adilon-Lonardoni

Conseil dramaturgique : Irène Bonnaud  

Avec : Hélène Alexandridis (Merteuil), Stanislas Nordey (Valmont) et le musicien Alexandre Meyer

Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy 

Lumière : Dominique Bruguière

Musique : Alexandre Meyer 

Costumes : Anaïs Romand 

Perruques et maquillage : Cécile Kretschmar

Production : Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia 

Quartett est publié aux Editions de Minuit


© Manuel Vason, Gravity Fatigue, 2015
© Christophe Raynaud de Lage

Nous devrions faire jouer nos rôles par des tigres (…) L’art dramatique des bêtes féroces.

Extrait de la pièce Quartett