Trois danseurs et la chorégraphe. Le double décalage en genre et en nombre, dit déjà beaucoup de cette pièce qui se moque gentiment des conventions esthétiques et des normes physiques. Sur le plateau, ce curieux quatuor se lance dans toutes sortes de gestuelles, s’aventure dans des arabesques impeccables et des pirouettes très académiques, tentent la danse contemporaine, les clowneries ou les acrobaties, sans oublier les postures de la statuaire antique ou classique puisque le modèle de ces Graces n’est autre que la célèbre sculpture d’Antonio Canova. L’ensemble est hilarant, mais pas seulement. La pièce est aussi une réflexion sur les stéréotypes de la beauté, l’érotisation du regard féminin, et les attendus la danse. Le tout sans jamais s’appesantir, bien sûr.

Tarif: C

Silvia Gribaudi est une chorégraphe italienne qui se spécialise également dans les arts de la scène. Depuis 2004, elle concentre ses recherches sur l’impact social des corps, tout en plaçant au centre de son langage chorégraphique l’esprit comique et la relation entre le public et les artistes. Ses spectacles ont été présentés dans un certain nombre de festivals nationaux et internationaux et sont le résultat d’un processus créatif axé sur le dialogue et sur la rencontre poétique avec d’autres artistes, compagnies de danse et communautés.

Chorégraphie : Silvia Gribaudi

Écriture : Silvia Gribaudi, Matteo Maffesanti

Performance : Silvia Gribaudi, Siro Guglielmi, Matteo Marchesi et Andrea Rampazzo

Lumières : Antonio Rinaldi

Directeur technique : Leonardo Benetollo

Costumes : Elena Rossi


© Fabio Sau

Sur le plateau, ce drôle de quatuor s’amuse de ses différences. Trois hommes et une femme, en sous-vêtements noirs, donnent dans la glissade, osent l’arabesque et se coltinent la statuaire, une heure durant. On rit dans les rangs mais pas seulement.

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